ARTE POVERA

À l’entrée du musée, sur le parvis, se dresse un grand arbre en bronze où se calent d'énormes pierres, Idee di pietra de l'artiste Giuseppe Penone. Direction la Bourse du Commerce pour découvrir l'exposition Arte Povera, un mouvement contestataire italien des années 60 initié par le critique d’art Germano Celant. Ce courant s’emploie à ne plus faire des oeuvres d’art mais réagir au contexte historique, social et culturel de l’époque, rompre avec l'injonction productiviste des Trente Glorieuses et l'hégémonie américaine sur le marché de l'art. L'exposition met à l’honneur treize artistes majeurs et une cinquantaine d'œuvres, dont celles de Giuseppe Penone. Son travail me touche, lorsqu’il sculpte une poutre pour y retrouver l'arbre originel et inverser la séparation entre nature et objet. Il explique : « L'arbre est un être vivant qui fossilise son vécu à l'intérieur de lui-même. C'est une sculpture qui a la nécessité de la vie. ». Issu d’une famille d’agriculteurs, Giuseppe Penone a étudié la sculpture à l'Académie di Belle Arti de Turin avant de revenir dans son village du Piémont. Dans ses sculptures, performances et installations, la nature devient la co-créatrice de ses œuvres et tisse un dialogue étroit avec l’homme, une réflexion qui trouve une résonance toute particulière aujourd’hui. Il l’explore à toutes les échelles, du tronc jusqu’à l’épine d’acacia. Arbres, branches, feuilles sont moulés dans le bronze ou en résine végétale ; il les creuse, les magnifie, fait apparaître leurs empreintes. Giuseppe Penone exprime aussi notre symbiose avec la nature, lorsqu’il dégage les veines des blocs massifs de marbre, leur prêtant l'animation d'un épiderme humain, ou réalise des pommes de terre anthropomorphes à son image en les faisant croître dans des moules. Son œuvre, empreinte de poésie, nous éveille et nous invite à poser notre regard autrement. Et l’esprit contestataire du courant Arte Povera fait un bien fou, même s’il est peu contextualisé dans l’exposition. 

On vous emmène bientôt regarder la forêt autrement avec nos cartes postales, pas si banales.

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